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Le blog perso-pro d'un Net-entrepreneur

Pourquoi la Suisse met-elle en place des quotas d'immigration?

Publié le 26 Avril 2013 par Pierre Chappaz in Schengen, libre circulation, sécurité, Suisse

(Article étoffé grâce aux explications de balazs sur Bilan)

En 2005, le peuple suisse a fait une erreur en votant à 55% pour l'accord de Schengen qui se traduit par la suppression des contrôles aux frontières. A cet accord s'ajoute l'accord de libre circulation des personnes en Europe, qui garantit la liberté d'établissement pour les personnes (séjour et travail).

On avait promis au peuple davantage de sécurité grâce à la collaboration internationale des polices et aux fichiers de délinquants, et la réalité a été une augmentation des crimes sans précédent. La pègre lyonnaise, et certaines populations venues de pays de l'Est, ont profité de la suppression des contrôles frontaliers et de la libre circulation pour venir piller la Suisse, qu'ils perçoivent comme un pays riche et peu apte à se défendre. Un véritable magasin de sucreries à ciel ouvert.

La Suisse coincée?

Aujourd'hui la Suisse est coincée. Faute de pouvoir dénoncer les accords (très compliqué), elle en est réduite à activer une clause de sauvegarde qui concerne non pas les contrôles aux frontières, mais les candidats au séjour et au travail.

Cette clause avait déja été activée l'an dernier pour fixer des contingents d'immigration pour les pays UE-8 (l'UE-8 comprend l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie). A noter que la Roumanie et la Bulgarie sont soumis à des restrictions jusqu'au 31 mai 2016 par l’accord sur la libre circulation des personnes.

La Suisse annonce donc que la clause de sauvegarde va être activée au 1er juin 2013 pour les autres membres de l'UE (les pays d'Europe occidentale et méridionale, UE-17): l'attribution de nouveaux permis de travail sera donc limitée pendant une année, pour les ressortissants français, italiens, espagnols, etc.

On comprend bien que cette annonce ne va pas changer grand chose dans la situation sécuritaire de la confédération, puisque la criminalité provient essentiellement des roumains et autres ressortissants de pays de l'Est, dont les autorisations de séjour sont déja limitées, et des gangsters lyonnais, pour qui les frontières resteront grandes ouvertes.

Quel sens faut-il donner à cette décision?

Cette décision ne devant rien changer à la situation sécuritaire, quel peut bien en être le sens? On ne constate pas à ma connaissance de flux massif d'installation en Suisse de personnes venues d'Europe de l'Ouest. Pas même de France, malgré la folie taxatoire du gouvernement Hollande. Le chômage suisse est au plus bas, à 3,1%. Il y a des tensions sur le marché du travail à Genève avec les frontaliers, mais ils ne sont pas concernés par la clause de sauvegarde puisqu'ils habitent en France. Le but de cette clause de sauvegarde n'est donc pas d'empêcher les ressortissants d'Europe de l'Ouest de piquer leur travail aux Suisses.

Alors, s'agit-il seulement de faire passer la pilule à Bruxelles, en montrant qu'il n'y a pas d'ostracisation des pays de l'Est, les restrictions au séjour s'appliquant désormais à tous les pays membres?

La clause de sauvegarde est valable un an, éventuellement renouvelable. Elle ne règle rien.

La question reviendra très vite: la Suisse doit-elle et peut-elle sortir de Schengen et de l'accord de libre circulation?

Pourquoi la Suisse met-elle en place des quotas d'immigration?
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